Le temps de Compostelle est un documentaire de 25 minutes sur le Camino vu sous l’angle pèlerinage. La Lettre de Webcompostella vous propose cinq bonnes raisons de voir (sur You Tube) ce film réalisé par l’association Hospitalité Saint-Jacques.
1. C’est un film agréable à regarder.
Le temps est arrêté. Nous quittons la frénésie urbaine pour entrer dans la lenteur des pas des pèlerins partant du Puy-en-Velay. La main du caméraman est solide et l’objectif est inspiré. Celles et ceux qui ont marché sur la Voie du Puy-en-Velay reverront avec plaisir la ville du Puy et des images du chemin. Ils revivront la bénédiction des pèlerins avant leur descente sur le chemin par les entrailles de la cathédrale. Un rite qui rassemble croyants et moins croyants. Le prêtre l’assure : les pèlerins n’ont plus la culture liturgique, mais gardent le coeur spirituel. La musique accompagne avec douceur, au long du chemin, la métamorphose intérieure des marcheurs. Le commentaire n’est jamais à contre-temps de… Compostelle.
2. Ce documentaire donne envie de partir ou de repartir en chemin.
Pour y puiser, comme dit un pèlerin-témoin, la force de vivre notre grand pèlerinage terrestre au quotidien. Pour y retrouver le temps de Compostelle, c’est à dire celui du dénuement, de la méditation, de la vie matérielle simple, et de la posture spirituelle. Ce film instille la bienveillance et l’optimisme. Deux parenthèses en noir et blanc nous rappellent que le hasard (visage masqué de la Providence, comme dirait frère Jean-Régis) fait bien les choses. Un pèlerin à la peine se voit offrir des chaussures neuves par un riverain. Des aubergistes ont de nouveau des nouvelles de leur fils, peu de temps après le passage de pèlerins qui avaient promis de prier pour eux…
3. Ce film nous invite à l’intériorité et à la paix.
Et cela n’a pas de prix. Bien sûr, le message est chrétien. Mais il est aussi joliment humain. Tout en douceur. A l’image de l’accueil à l’Hospitalité Saint-Jacques à Estaing, ce documentaire renvoie des impressions d’écoute, de partage, d’attention à l’autre, de prières. Il nous élève. Il nous dit aussi : « à chaque jour suffit sa peine »…
4. C’est un film qui sait faire parler des pèlerins
Quatrième raison pour aller voir Le temps de Compostelle : c’est un film qui sait faire parler des pèlerins, des hospitaliers, des accueillants. Ce n’est pas un documentaire auto-centré sur une personne, comme on peut en voir sur YouTube. Il présente un tout. Le chemin de Compostelle est une communauté en marche. On y retrouve Pauline Dobon qui évoque, en termes très simples, son appel à accueillir des pèlerins. Mais aussi ce pèlerin hilare qui raconte comment la vue du paysage à partir de Rochegude, sur les hauteurs de Monistrol-sur-Allier, l’a invité à se « sentir humble et petit ». C’est un chemin de « rectification », de découverte de soi, de mesure… assure un autre pèlerin.
5. Dernière raison : nous sommes de retour à Conques !
Certes de manière fugitive. Trop. Mais que d’émotions à entrer à nouveau dans l’abbatiale en compagnie de Frère Jean-Daniel, jouant, à l ‘orgue, l’air éternel de la « Marche du pèlerin ». Nous revoyons à nouveau Frère Jean-Régis parler de l’accueil des hospitaliers : « écouter les pèlerins, pas les interroger ». Et nous vibrons au chant des complies, lorsque les vitraux de Pierre Soulages ne filtrent plus la lumière du jour… Tout est beau. On passe toujours trop vite à Conques. C’est pourquoi il faut toujours y revenir et ce film, qui est une grâce, nous y invite.
Pratique. Pour voir le Temps de Compostelle, c’est ici :