DEUX ANGES
Les chemins vers Santiago traversent toute l’Europe ; tout le monde connait la coquille, comme la marque du pèlerin, même dans les pays du Nord de l’Europe ou dans les contrées les plus reculées.
Venant de Calais, je marchais sur la route romaine qui va d’Amiens à Paris. Un jour, je rentre dans une ville, dont le nom Saint-Just-en-Chaussée avait été baptisé ainsi à cause de la route. C’était l’heure du déjeuner. Dans un restaurant bondé, je prends mon repas, avec boisson et, à la fin, je demande l’addition. Le serveur me répond : “c’est déjà payé, Monsieur, quelqu’un a payé pour vous.”
Je poursuis mon chemin toujours sur cette route romaine qui est devenue maintenant un sentier et je traverse des fermes. On apercevait déjà les premiers bâtiments du Grand Paris.
C’est là qu’un homme, potelé et moustachu, adossé à sa voiture, s’adresse à moi :
– “Tu l’as rencontré ?”
– “Qui ?”
– “Jésus.”
– “Pas encore “
– “Mais tu le rencontreras ?”
– “Oh, j’espère que oui ! D’abord, Saint Jacques, et puis Jésus.”
Deux anges* pour veiller sur moi. Le second était potelé et moustachu, mais je n’avais pas vu le visage du premier.
William Griffiths
Confraternity of St James- Angleterre
*« Il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies“ Psaume 91 (90)
