UNE JOURNEE DE FORMATION POUR LES NOUVEAUX ACCUEILLANTS DE SANTIAGO
Du vendredi soir 31 mars au dimanche 2 avril 2023, s’est tenue à ORSAY la formation des accueillants de Santiago pour la saison 2023. Elle avait lieu au centre spirituel de la Clarté Dieu – missions franciscaines – Nous avons été très bien accueillis par les frères et sœurs de la communauté. Au même moment, se tenait une préparation à la profession de foi de jeunes scolaires.
Cette formation faisait suite à l’AG à la fin de laquelle le président, au nom de toute l’association, a chaleureusement remercié Brigitte Alésinas pour son investissement, Brigitte a été la cheville ouvrière de Webcompostella, s’y étant dévouée pendant de nombreuses années et ayant grandement participé à sa structuration et à son développement. Au revoir Brigitte ! Ultreïa !

La formation a débuté par un tour de table de présentation. Les accueillants étaient quasiment tous présents (45 personnes avec une importante délégation belge) malgré les perturbations dues à des grèves. Les participants ne se sont pas contentés de se présenter succinctement mais chacun a exposé ses motivations profondes pour le service à Santiago. Cet exercice a permis de rompre rapidement la glace. Cela s’est vérifié tout au long du weekend pendant lequel a régné entre tous une franche atmosphère d’amitié et de convivialité. Ambiance bon enfant donc, mais studieuse.
Dans la matinée du samedi, c’est le secrétaire Michel Sontag qui est intervenu pour faire un tour d’horizon général sur Webcompostella et sur les activités d’accueil à Santiago en présentant :
– des informations générales sur l’association Webcompostella :
– l’état des finances, présentation du nouveau bureau, etc.
– les évènements marquants des derniers mois : la rencontre entre le Président Philippe CHAUVEAU et Mgr AILLET, les relations avec les autres associations jacquaires (Fédération française et Société Française, etc.)
– des informations pratiques sur le planning des arrivées à Santiago, les différentes activités quotidiennes de l’accueillant : l’hébergement dans l’appartement, les repas, le budget, la tenue des comptes, la prospection, les informations à donner aux pèlerins, les annonces à la cathédrale, le service des messes, etc.
– des réponses à diverses questions : par exemple le rôle des communautés priantes, le rôle du prêtre, la configuration des bureaux d’accueil et leur environnement, l’utilisation de l’ordinateur, les travaux d’isolation de l’appartement, etc.
La responsable des accueils à Santiago, Martine Lamoré, a pris ensuite la parole pour préciser le rôle du coordinateur, notamment les bonnes pratiques qu’il doit adopter sur le plan du suivi financier, de l’envoi des pièces (dépenses et ressources de la veille) et aussi la conservation des justificatifs, l’envoi des photos, le rapport de quinzaine, etc.
Elle a ensuite évoqué la posture d’accueil que les participants devraient adopter à Compostelle.
L’après midi du samedi et le dimanche matin ont été consacrés à des ateliers de formation.
Le samedi soir, nous nous sommes retrouvés dans la petite chapelle de la Clarté Dieu pour la messe des Rameaux qui fut célébrée par le père Daniel Debuf. Bénédiction des rameaux, récit de la Passion de Notre Seigneur avec plusieurs lecteurs.
Les ateliers de formation :
En préambule, il a été important de repréciser en quoi l’accueil des pèlerins répond à de vraies attentes.
En effet, le pèlerin arrivant à Santiago éprouve souvent une rupture brutale avec les semaines de marche en pleine nature qu’il vient de vivre. Environné de bâtiments religieux et de monuments inconnus pour lui, il se retrouve face à une foule bruyante qui contraste avec le calme et la sérénité qu’il a connus sur le chemin. Entouré de non francophones, il regrette de ne pas pouvoir communiquer avec des pairs pour évoquer l’aventure qu’il vient de vivre. Il a vécu en outre une expérience forte, souvent spirituelle, mais difficilement transmissible à des non pèlerins. Ce temps de partage vise à répondre à toutes ces attentes.
Webcompostella propose donc au pèlerin un « atterrissage en douceur », un moment de « respiration » à son arrivée à Compostelle avec :
– un échange amical et bienveillant autour d’un café et de viennoiseries avec d’autres marcheurs, dans un lieu calme où l’on parle français,
– une visite spirituelle et historique des alentours de la cathédrale,
– pour ceux qui le désirent, une messe quotidienne en français, une rencontre avec un prêtre ou même une confession,
– des informations pratiques sur la vie à Santiago : hébergement, tourisme, etc.
La formation en ateliers a principalement porté sur les deux premiers points ci-dessus : le temps d’échange et le contenu de la visite spirituelle et historique.
- Le temps d’échange à Santiago :
L’animation de ce temps consiste à ECOUTER l’autre. C’est la règle de base.
L’écoute, ça s’apprend. L’atelier a permis de s’exercer à l’écoute active par des simulations de situations, des jeux de rôle. Comme le démontrent beaucoup de témoignages, ce moment d’échange est crucial pour l’arrivant à Santiago. Il lui permet de se remémorer les moments forts qu’il a vécus, de les formaliser, de les fixer et de mieux les analyser au contact des autres pèlerins.
L’écoute active c’est comment ? Tout d’abord l’adoption d’une attitude empathique qui montre notre disponibilité ; le non jugement absolu (tout ce qui est dit est respectable), pas de conseil (chaque expérience est unique). Le sourire est une aide précieuse pour l’écoute. Il marque la bienveillance et l’intérêt pour ce qui est dit.
- La visite spirituelle (Intervention d’Elisabeth Relange)
A Santiago, la visite de 18 à 19 heures s’adresse à tout le monde, aussi bien aux pèlerins qu’aux visiteurs de passage francophones. Un document bien renseigné est mis à la disposition des animateurs. Il est conseillé de bien le consulter avant de se lancer dans l’animation des visites.
En début de visite, il semble utile de préciser au public présent que nous ne sommes ni guides, ni historiens. Nous nous contentons de donner des informations non exhaustives qui tentent d’éclairer la compréhension.
Pour rendre l’animation plus ludique et moins formelle, veiller à ne pas donner que de l’information « descendante » (surtout ne pas lire), mais aussi à interagir souvent avec l’auditoire par des questions, des devinettes, voire des traits d’humour. Ne pas hésiter à accompagner la visite par des anecdotes, des épisodes amusants ou drôles qui donnent de la légèreté. L’animation pourrait se dérouler schématiquement en deux parties :
- La présentation du personnage central : Saint Jacques. Qui est-il ?
Il faudra distinguer entre l’histoire réelle, écrite par les évangiles et la tradition compostellane orale.
- Une fois le personnage décrit, commence la visite à pied, à travers la découverte d’un ensemble monumental bâti au long des siècles en hommage à Saint Jacques tout autour de son tombeau présumé. Départ de la façade Nord, arrivée à la façade Sud.
La visite est qualifiée de spirituelle parce que nous allons chercher à comprendre, à travers les monuments, les sculptures, les représentations symboliques des passages d’Evangile, tout ce que les Anciens ont voulu transmettre sur le plan religieux aux pèlerins arrivant à Santiago. Quels sont les messages transmis par les sculptures, que voulaient-elles enseigner ? Et, aujourd’hui, quels messages nous renvoient-elles à nous, pèlerins contemporains au niveau spirituel, sur l’importance de la foi, sur l’espérance, sur les valeurs de la vie ?
La visite a également un aspect historiquedans la mesure où elle fait constamment référence à des époques et à des évènements datés (les voies romaines, les premiers monastères, les guerres des corsaires, les Ottomans, etc.), qui ont accompagné et parfois influé sur la spiritualité des individus et ont eu des incidences sur l’édification des différents monuments.
La visite peut contenir aussi quelques références à l’architecture (romane, gothique, classicisme), qui peuvent aider à comprendre les types de construction de la cathédrale en fonction des époques.
La réunion de formation a été clôturée le dimanche vers 15 heures. Tous les participants se sont félicités de l’excellent esprit qui a accompagné ces deux journées de travail. Bravo et merci à tous les organisateurs (trices) et intervenants (es) qui en ont fait une belle réussite.
Michel Gout